FANFIC par CATHY

"Ce n'est qu'un au revoir : Les heures oubliées"
Dédiée à D-Chan et à notre amitié.

Fan-fiction sur Goldo. C'est à "insérer" dans le dernier épisode...
Voici le dernier épisode revu et corrigé par la talentueuse Cathy. Je crois que nous aurions tous voulu voir un tel final pour clôturer la saga du robot géant.
Détendez-vous, tamisez la lumière, gardez une boisson à porté de main et profitez pleinement de cette aventure…




Scène 3 : " Le vent du renouveau "



Phénicia : Mon pauvre Alcor... Tu joues les durs mais au fond, tu es un grand sensible !

Alcor : C'est une façon de voir les choses...

Phénicia : Ne sois pas gêné par mes compliments...

Alcor : Si tu le dis...

Phénicia : Tu considères Vénusia comme une amie, alors dis-moi pour qui bat ton cœur ?

Alcor : Comment ? Mais tu en as de ces questions ! Qu'est ce qui te prend pour être aussi sentimentale d'un seul coup ?!
J'ai l'impression que personne ne tourne rond ici, ces derniers temps ! C'est dingue...

Phénicia : Et toi tu fais bien des mystères...

Alcor ne répondit toujours pas. D'une nature plutôt affable, il paraissait bien taciturne aux yeux de Phénicia. Elle s'aperçut soudain qu'il gardait quelque chose, enfoui au fond de la poche de sa veste, qu'il ne cessait depuis un moment d'effleurer.

Phénicia : Qu'il y a t'il dans ta poche, Alcor ?

Alcor : Mais rien du tout... Tu te fais des idées...

Phénicia : Vraiment ?! Allez... montre-moi ce que tu caches ?

Phénicia joignit le geste à parole et approcha sa main de la veste de son ami.

Alcor : Mais laisse-moi tranquille enfin !

La nervosité affichée et le refus d'obtempérer d'Alcor ne fit qu'attiser davantage la curiosité de Phénicia. Bien décidée à découvrir ce que dissimulait si maladroitement celui-ci

Phénicia : Qu'est-ce que tu caches là... ?

Dans un mouvement de recul, Alcor fit tomber à terre l'objet en question. C'était un écrin...

Alcor : Ah ! C'est malin...

Phénicia : Qu'est-ce que c'est Alcor ? C'est un cadeau ? A qui est-il destiné ?

Alcor : Ce n'est pas vraiment un cadeau... tu n'y es pas du tout !

Phénicia : Et bien garde-toi le puisque tu ne veux rien me dire ! Je rentre ! Il commence à pleuvoir d'ailleurs...

Alcor : Non ! Phénicia, attends ! Ne te vexe pas... C'est pour toi en fait...

Phénicia : Pour moi ?

Alcor : Euh... oui... Pour tout te dire, ce n'est pas comme çà que cela devait se passer.
Je l'ai depuis deux semaines... C'est bête mais je n'arrivais pas à trouver le bon moment...

Phénicia : Tu m'as l'air bien solennel...

Alcor : Je... Je voulais te l'offrir juste avant ton départ. C'est en quelque sorte un gage pour nos futures retrouvailles... oui, ç'est çà... C'est exactement çà !
Enfin... cela ne dépend pas de moi seulement... Tu vas sans doute me rire au nez et me prendre pour un idiot...
Tiens...
Alcor, de plus en plus nerveux, et la main tremblante, tendit le petit écrin à Phénicia.

Phénicia : Alcor... Cette bague... elle est absolument splendide... Elle m'est réellement destinée... ?

Alcor : Phénicia... je...

Phénicia : Oui Alcor... parle...

Alcor : Est-ce que tu ... .

- " Alcor ! Phénicia !... " les interpella au loin Actarus.

Phénicia : C'est Actarus...

- " Il choisit son moment................. " murmura Alcor, dépité.

Actarus : Alcor.... çà va ? Tu es malade ?

Alcor : Pas du tout ! Mais qu'est-ce que tu veux ?!

Phénicia dissimula le petit boitier dans le creux de sa main.

Actarus : Apparemment, je vous ai interrompus en pleine conversation. Je suis vraiment désolé...
Je cherche Vénusia... Personne ne l'a vue depuis quelques jours...

Alcor : Tu as interrogé Mizar ou bien son père ?

Actarus : Evidemment ! Mais ils n'en savent pas plus... Elle aurait quitté le ranch familial sans laisser d'explications...

Phénicia ! est-ce que Vénusia se serait confiée à toi récemment ? Elle t'a peut-être dit quelque chose ?

Phénicia : Non, Actarus... Mais j'ai un mauvais pressentiment...

Alcor : Actarus, il faut que tu la retrouves...

Actarus : où est-elle ?!! où chercher ?!!

Phénicia : Une étendue d'eau...................

Alcor : Qu'est-ce que tu dis........ ? Tes pouvoirs extra-sensoriels me surprendront toujours....

Actarus : Un des cinq lacs du Mont Fuji.... !!!

Le jeune homme repartit aussitôt en courant vers l'écurie.

Phénicia : Il faut l'aider ! On prend Phossoirak et Alcorak ! C'est parti !

Alcor saisit le bras de Phénicia et la stoppa net dans son élan.

Alcor : Non... Phénicia. C'est à lui seul de la retrouver... Il ne peut plus s'esquiver maintenant...

A cet instant, la montre d'Alcor bippa, c'était le Centre qui l'appelait.

- " Alcor ! Le professeur Procyon voudrait vous voir. C'est important "
- " Très bien ! Dites-lui que je suis là dans cinq minutes... "

Phénicia : Alcor... Attends ! Tu ne peux pas partir....

Alcor : Rentre te mettre à l'abri Phénicia ! Je te rejoindrai plus tard...

Phénicia : Mais... Alcor...

Alcor courrait déjà vers le Centre.

- " Pourquoi me laisses-tu ainsi... Alcor, nous n'avions pas fini... " soupira la jeune femme


*****


Le circuit " Fuji-go-ko ", littéralement, les cinq lacs du Mont Fuji, dans le parc national du volcan, offrait en toutes saisons, des paysages bucoliques mais aussi une multitude de randonnées ou promenades. Les flancs de ces montagnes, les vallées et les eaux pures des lacs semblaient encore épargnés des intrusions du monde industriel.

Le lac Yamanaka était de loin, le coin préféré de Vénusia, pour y faire de longues ballades à cheval. En effet, cavalière émérite, il lui arrivait souvent de parcourir ces grands espaces en compagnie d'Actarus, durant les quelques trêves éphémères que la guerre contre les Forces de Véga, leur laissait avec parcimonie.

C'était le crépuscule, un violent orage menaçait de s'abattre dans la vallée. Malgré la noirceur du ciel, la silhouette toujours majestueuse du Mont Fuji paraissait encore dominer l'horizon.
C'est à cet endroit même, isolé de toute civilisation, à des kilomètres du ranch du "Boulot Blanc", mais à quelques poignées d'heures à peine du départ d'Actarus et de sa sœur Phénicia, que Vénusia vint trouver refuge et réconfort.

A quelques mètres de là, on apercevait une de ces auberges typiques, un " ryôkan ". Celui-ci, était quasiment à l'abandon. La bâtisse avait été fortement endommagée au cours de ces dernières années par un début d'incendie, probablement provoqué par un rayon laser perdu au cours d'une bataille entre la Patrouille des Aigles et la Division Ruine.
Le ryôkan faisait désormais office de refuge pour les randonneurs égarés.

Vénusia : Je suis loin du Ranch à présent... Mais ma route est encore longue.
Pardonne-moi Actarus... Mais c'est mieux ainsi...
Te dire au revoir était au-dessus de mes forces... Et j'ai décidé de partir moi aussi...

Professeur Procyon, merci infiniment pour votre confiance et vos encouragements.
Ce fut un grand honneur que de travailler et de lutter à vos côtés. Je vous jure de continuer dans cette voie et de me montrer digne de votre enseignement et de toutes les valeurs que vous nous avez inculqués.
Vous êtes grand homme, le Japon peut être fier de vous et de vos travaux...

Alcor... Toi aussi, tu me manqueras... Je t'ai souvent malmené pourtant tu ne m'en as jamais tenue rigueur, au contraire tu m'as toujours soutenue dans les moments difficiles...
Un jour, mon frère suivra tes traces, tu seras sans aucun doute un excellent professeur pour lui...
Ton courage n'a d'égal que ta témérité, alors sois prudent mon ami !

Phénicia... Je suis sûre qu'Alcor t'attendra, ne le déçois pas...

Prince d'Euphor... Prince d'un autre monde, tu emportes avec toi mes plus belles années. Hélas, la vie n'est pas un conte de fée et je ne serai pas ta princesse, même si mon cœur, lui, t'appartient à jamais...

Adieu le Centre, adieu mes amis... adieu ma jeunesse...


Vénusia était plongée dans ses pensées et fixait l'horizon, quand tout à coup, elle entendit des bruits de pas. Elle sursauta.

Vénusia : Qui est-là ?

Actarus : Enfin, te voilà...

Vénusia : Actarus... mais que fais-tu ici ? Comment m'as-tu retrouvée ?


Vénusia ne pouvait dissimuler sa stupéfaction. Actarus se tenait là devant elle. Il était venu la chercher... dans cette forêt au milieu de nulle part, au risque même de retarder son départ vers Euphor.
Le ciel était de plus en plus sombre, la pluie commençait à tomber et de violents éclairs déchiraient le ciel. On aurait dit que les éléments s'accordaient à toute l'affliction qui oppressait le cœur de la jeune femme.

Actarus : Je suis venu à ta rencontre... Puisque j'ai l'impression que tu ne daignes pas venir nous dire au revoir...

Vénusia : Je t'en prie Actarus... Phénicia et toi ne parlez que de ce retour depuis la victoire finale, je le comprends parfaitement d'ailleurs... Cette guerre est désormais terminée, votre mission est accomplie... Rien ne vous retient ici.
Je suis sûre que vous n'auriez même pas remarqué mon absence !

Actarus : Pourtant je suis là devant toi... Alors tu vas me dire ce qui se passe.

Vénusia : Tu devrais t'en retourner Actarus. Phénicia doit t'attendre. Il ne reste que quelques heures avant votre départ.

Actarus : Ne t'en fais donc pas pour Phénicia, Alcor est avec elle.

Vénusia : Justement, regarde ce pauvre Alcor ! Depuis son arrivée au Centre... Il ne jure que par le moindre de tes faits et gestes. Il te considère comme son frère, son modèle... Votre départ à tous les deux l'affecte plus qu'il ne voudra jamais l'admettre.

Actarus : Tu parles comme si nous partions pour toujours...

Vénusia : Quant à mon frère Mizar, il te voue un véritable culte... Il n'a que douze ans et tu es son héros... depuis le jour où il a découvert ta véritable identité. Il ne rêve que d'intégrer le Centre le jour où il terminera ses études...

Actarus : Il m'a parlé de son projet et je le soutiendrai. Il peut compter sur moi !

Vénusia : Je t'en prie ! Ne te moque pas de lui... Tu seras à des années lumières de la Terre...

Actarus : Nous y voilà enfin... Il ne s'agit ni d'Alcor ni de ton frère en réalité...

L'orage grondait déjà, le vent s'était levé et commençait à gifler leurs visages.
Vénusia esquissa un geste de fuite et attrapa les harnais de son cheval, mais Actarus bondit et saisit violemment le bras de la jeune femme.

Actarus : Tu n'iras nulle part, Vénusia ! Es-tu devenue folle ?! Ton cheval est apeuré par l'orage... tu veux finir au fond du ravin ?! C'est çà ?

Vénusia : Lâche-moi Actarus.

Actarus : Ton comportement me déçoit.

Vénusia : La belle affaire ! Je ne suis qu'une petite terrienne après tout ! N'est ce pas Prince d'Euphor ?

Actarus : Que veux-tu dire ?

Vénusia : Tu t'attendais à quoi ? Je ne suis ni Aphélie ni Végalia... pour avoir un tant soit peu grâce à tes yeux !

Actarus resta saisi par les propos acerbes de son amie Vénusia. Jamais auparavant, elle n'avait eu de paroles blessantes à son égard. Il ne reconnut pas cette agressivité, il ne comprenait plus...
Son regard s'assombrit et ses doigts s'enfonçaient, crispés, dans le bras de Vénusia.

Vénusia : Tu me fais vraiment mal Actarus... lâche-moi !

Actarus lâcha enfin le bras de la jeune femme...

Actarus : Pardonne-moi Vénusia... Je ne sais pas ce qui m'a pris...

Vénusia : C'est moi qui suis désolée... Je ne pensais pas ce que j'ai dit...

Actarus : Si justement, tu le pensais... tellement fort... que je le lis encore dans tes yeux...

Vénusia : Tu ne réalises pas ce que ta venue sur Terre et le fait d'être entré dans nos vies aient pu engendrer comme bouleversements...
Maintenant tu repars et tu voudrais que chacun d'entre nous, reprenne le cours de sa vie, comme si ces années écoulées, n'avaient été qu'une parenthèse...

Actarus : Mais je n'ai jamais rien dit de tel... Jamais, je ne vous tournerai le dos si c'est que tu imagines... Tu oublies notre projet commun avec le Centre...

Vénusia : Rien ne sera jamais plus pareil ici... Il m'arrive même parfois de regretter que... Non rien... Excuse-moi, j'ai besoin de marcher... je ne me sens pas très bien...

Actarus : C'est le moins que l'on puisse dire... Je ne t'avais jamais vue dans un tel état.Tu es livide... Qu'est ce qu'il t'arrive ?

Vénusia : Il y a tant de choses que tu ignores Actarus. Çà va aller... Tu peux rentrer....

Actarus : Je n'irai nulle part. je suis venu te chercher.

Vénusia : Je suis fatiguée, Actarus... Pourquoi ne comprends-tu pas à quel point tu me compliques les choses... si tu savais.

Actarus : Pour commencer, nous allons nous mettre à l'abri... Regarde-toi, tu es trempée et tu trembles de froid. De toutes façons avec cette orage et cette pluie battante,
Il est inutile d'envisager de retourner au Ranch...

- " suis-moi... " dit-il à Vénusia, presque à voix basse en posant délicatement sa main protectrice sur la frêle épaule de la jeune femme dont les yeux étaient déjà rougis par les larmes et la gorge nouée par des sanglots. Actarus, décontenancé par l'état second dans lequel se trouvait Vénusia, entraîna celle-ci à l'intérieur de la vieille auberge, qui ne gardait d'auberge que le nom d'ailleurs, depuis l'attaque de la Division Ruine, c'était désormais un simple abri de fortune.

Actarus : Il y a une couverture, quoi qu'assez poussiéreuse mais c'est toujours çà. Enveloppe-toi dedans et fais sécher tes vêtements, sinon tu va attraper mal. Pendant ce temps, je vais essayer de faire un peu de feu...

Actarus tendit la couverture à Vénusia. Il lui souriait.
Vénusia acquiesça. Elle se déshabilla et étendit ses vêtements. Alors qu'il allait s'occuper du feu , Actarus saisit sa montre. L' émetteur que le bracelet contenait, lui avait souvent permis de communiquer directement avec le Centre.

Actarus : Actarus appelle le Centre... Père ? Tu me reçois ?

Pr. Procyon : Où es-tu Actarus ? Tout le monde s'inquiète ici ? As-tu retrouvé Vénusia ?

Actarus : Je serai bref. Dis à Phénicia que notre départ est retardé de 24 heures. Vénusia est avec moi. Terminé.

Pr.Procyon : Entendu Actarus.

Actarus ramassa quelques vieilles planches et alluma un feu. Il invita Vénusia à s'asseoir près de lui. Il l'enveloppa de son bras, celle-ci posa son visage, encore très pâle, près de son torse.

Actarus : Lorsque j'ai rencontré Aphélie, j'étais très jeune et on peut dire que je ressemblais assez à Alcor. J'avais ce même tempérament, fougueux, spontané les nerfs à fleur de peau...

Vénusia : J'ai du mal à le croire... tu es si différent aujourd'hui...

Actarus : Lorsque la guerre contre les Forces de Véga, a éclaté, tout a très vite basculé, de façon irrémédiable...
Pourquoi crois-tu qu'Aphélie et ensuite Végalia, ont perdu la vie si jeunes...
J'étais, malheureusement pour elles, l'unique dénominateur commun...

Vénusia : Que veux-tu dire Actarus ?

Actarus : Elles sont mortes à cause de moi. L'une a été odieusement manipulée et utilisée contre moi... et l'autre, s'est sacrifiée pour me sauver.

Vénusia : Tu n'es pas responsable... Les seuls coupables, nous les avons vaincus. Toi aussi, tu as risqué maintes fois ta vie pour nous tous.

Actarus : Au détail près... Vénusia, que c'est moi qui suis venue me réfugier sur votre planète, la Terre, après avoir dérobé Goldorak à la Division Ruine et qui ai indirectement amené cette guerre jusqu'ici...
C'était " ma " guerre... pas la vôtre...

Vénusia : Je t'interdis de penser cela Actarus ! Véga avait probablement échafaudé ses plans machiavéliques contre la Terre, bien avant ton arrivée.

Actarus : Je voudrais que tu comprennes les raisons pour lesquelles, j'étais opposé au tout début à ta participation au sein de la Patrouille des Aigles...
C'est parce que je tremblais à la seule idée qu'il puisse, à toi en particulier, t'arriver quelque chose lors de nos combats...
Cette pensée m'était insupportable... Je ne me le serais jamais pardonné...
Et lorsque, tu as finalement intégré le Centre et fait équipe à nos côtés... Je me suis fait un sang d'encre... comme vous dîtes sur Terre !

Vénusia : Je voulais te prouver que...

Actarus : Tu n'avais rien à me prouver... surtout pas à moi.

Vénusia écoutait les paroles d'Actarus avec beaucoup d'émotions et d'étonnement aussi.
C'était bien la première fois qu'il lui parlait à cœur ouvert. Jamais, il ne s'était confié ainsi à qui que ce soit, pas même à son grand ami Alcor.
Depuis le jour de son arrivée au Ranch, il s'était souvent montré si distant envers elle, si froid même et tellement peu réceptif à toute l'affection et aux sentiments croissants qui l'étreignaient jour après jour, et dont elle a bien souvent tenté, en vain, de lui faire partager.
Par cette nuit d'orage, ils étaient là, seuls au monde. Il la tenait si près de lui. Vénusia était si troublée par cet Actarus-là, tellement différent de celui qu'elle croyait connaître. C'était moins le feu de bois qui la réchauffait que son étreinte

Actarus : Je veux que tu restes toi-même... Je veux retrouver la même Vénusia lorsque nous nous reverrons... C'est celle que j'ai toujours connu que...

Vénusia : que quoi... Actarus... ?

Actarus : Vénusia... Je n'ai jamais eu l'intention de te blesser...
J'espère que tu me croisau moins sur ce point.

Vénusia : Je te crois....

Actarus : Pourtant il semblerait que j'ai échoué... Puisses-tu me pardonner un jour ?

Vénusia : Rassure-toi Actarus... Il m'est impossible de t'en vouloir...
Ce serait tellement plus facile cependant...
Combien de fois ai-je essayé, en vain, d'enfouir... d'étouffer ces sentiments qui ne cessaient de croître et de me torturer jour après jour...

Actarus : Vénusia...

Actarus, très ému et déstabilisé par les révélations de son amie, pressa davantage la jeune femme contre lui pour mieux la rassurer. C'est à cet instant qu'il se remémora la querelle qu'il avait eue récemment avec son ami Alcor.
Il comprit tout le sens que prenaient maintenant les paroles justes quoique maladroites d'Alcor

Actarus : Vénusia... S'il y a bien une personne que j'aurais voulu épargner et protéger dans toute cette histoire, c'était bien toi. Au lieu de çà, c'est peut-être à toi que j'ai fait le plus de mal. Je m'en veux terriblement...

Vénusia : Emmène-moi avec toi...

Actarus : Sur Euphor... ? Non, je refuse de te faire courir le moindre risque.
Euphor renaît à peine de ses cendres, nous ignorons dans quel état de désolation, Phénicia et moi, allons la trouver. Les terres, l'atmosphère, ont été fortement irradiés suite aux attaques au lasernium. Aussi faible que peut être désormais le taux de radioactivité, il s'avèrerait désastreux sur l'organisme d'un terrien.

Vénusia : N'oublie pas que j'ai été transfusée, j'ai reçu ton sang lors que je fus grièvement blessée par Véga...

Actarus : Je ne l'oublie pas. Quoi qu'il en soit, physiologiquement, vous terriens et nous habitants d'Euphor, présentons, il est vrai, d'extraordinaires similitudes mais il s'avère que nous sommes plus résistants au niveau de notre système immunitaire notamment. Mon père poursuivra d'ailleurs ses recherches car il reste beaucoup de zones d'ombre...

Vénusia : Comme la blessure que tu avais ? Actarus.

Actarus : Voilà un exemple des plus concrets...
Mon bras a été touché par le lasernium alors que je m'emparais de Goldorak...
Un terrien n'aurait pas survécu et serait mort quelques jours après dans d'atroces souffrances.

Vénusia : Grâce à ton ami Pollux, tu es totalement guéri aujourd'hui...
Mes prières ont été exaucées...
Vénusia : Si je veux prendre des risques... après tout cela ne regarde que moi.

- " Je t'interdis une telle folie ! ôte-toi cette idée de la tête ! " répondit Actarus en haussant
le ton de sa voix.

Vénusia : Je t'attendrai Actarus, le restant de ma vie s'il le faut.

Actarus : Tu n'auras pas besoin d'attendre autant...

Vénusia : Peux-tu m'en faire la promesse au moins ?

Actarus : Vénusia... Enfin, tu me connais mieux que çà ?! Tu n'as plus confiance en moi ?
Je ne peux pas le croire...

La jeune femme était cette fois pleinement submergée par ses émotions. Aucun mot ne parvint à franchir le seuil de ses lèvres.

Actarus : Vénusia ! Ressaisis-toi... S'il te plait ! Je ne te reconnais plus...
Où est donc cette jeune femme courageuse et sensible qui parcourrait les prairies à cheval à mes côtés ?

Vénusia : Elle est si loin...

Actarus : Non ! Je suis sûr qu'elle est tout près ! Regarde-moi !
Te souviens-tu de nos courses effrénées à travers champs ... ?

Les mains d'Actarus encerclaient maintenant le visage blême de la jeune femme, soudainement au bord des larmes. Ses yeux brillaient, étincelaient sous l'effet des flammes émanant de la cheminée. La jeune femme avait dû tellement refouler les sentiments qu'elle n'avait cessé d'éprouver pour Actarus, qu'il semblaient rejaillir avec encore plus de force et d'intensité. Actarus, déstabilisé, sentit les larmes de son amie, se déverser entre ses doigts.

Actarus : Vénusia... Je t'en prie...

Vénusia : Actarus... Je... Je... t'..............

La jeune femme n'eut pas le temps de terminer sa phrase, elle s'écroula, épuisée, livide dans les bras d'Actarus. Il la serra contre lui. Elle était glacée.

- " Vénusia... mon dieu... Qu'ai-je fait ? Comment ai-je pu être aveuglé à ce point ?
Je ne voulais que l'épargner, je l'ai anéantie... elle-aussi... Ce cauhemar n'aura donc jamais de fin ... " murmura Actarus, bouleversé.
- " Aphélie..., Végalia..., aujourd'hui Vénusia... ? Non ! Je refuse ! Je ne le supporterai pas cette fois... Non !
- " Vénusia... Ne me fais pas çà... je t'en supplie.... " Une larme coula subrepticement sur sa joue.

Quelques instants après, Vénusia reprit enfin connaissance.

- " Que s'est-il passé... ? Actarus... C'est toi ? " murmura t-elle.

- " Oui, je suis là... Vénusia, tu m'as fait si peur. " lui répondit-il.

Vénusia : Je me sens si faible... J'ai la tête qui tourne...

Actarus : Tu as eu un malaise. Est-ce que tu as au moins avalé quelque chose depuis ce matin ?

Vénusia : Je crois que non... Ce doit être çà...

Actarus : Mais enfin, où étais-tu ces derniers jours ? Qu'est-ce qu'il t'a pris de disparaître ainsi sans rien dire à personne ? Cela ne te ressemble pas...

Vénusia : J'ai laissé une lettre à Mizar, il devait te la transmettre aujourd'hui... avant ton départ... Il a dû oublier.

Actarus : Je ne crois pas qu'il ait oublié... Je l'ai questionné avec insistance. Depuis quand as-tu quitté le ranch ?

Vénusia : Trois jours... Je suis d'abord descendue à l'auberge du lac Hakone...
J'avais besoin d'être seule...

Actarus : Et tu comptais revenir quand au juste ?

Vénusia : En fait... je... Pour te dire la vérité... Je ne comptais pas rentrer.

Actarus : Comment ?! Que dis-tu ?

Vénusia : Je devais gagner Tôkyô dans la soirée... J'ai fait expédier mes bagages directement à l'aéroport... et je...

Actarus était abasourdi par le récit de la jeune femme, il avait du mal à en croire ses oreilles.

Vénusia : J'ai pris un billet pour les Etats-Unis... J'ai décidé de combler mes lacunes en suivant les traces d'Alcor. Je me suis inscrite dans la même université où il a étudié avant son arrivée au Centre...

Comprends-moi Actarus... Je n'aurais pas pu demeurer au ranch après ton départ...
Trop de souvenirs me hanteraient...

Actarus : Je vois... Autrement dit, tu as préféré t'enfuir comme une voleuse au lieu de nous faire part de tes projets... Tu aurais pu au moins venir m'en parler...

Vénusia : Décidément tu n'as rien compris... Et quand bien même, est-ce que cela aurait changé quelque chose... ?

Actarus se leva sans mot dire et enfila sa chemise. Il ouvrit la porte. Un air vif et frais vint balayer son visage, ses sourcils froncés et son regard sévère, laissaient transparaître une certaine irritation.


- " Le gros de l'orage est passé... Profitons de cette accalmie... " dit-il froidement.


- " Tu peux rentrer Actarus... je me sens beaucoup mieux... Je me débrouillerai. " lança la jeune femme d'un ton presque désabusé. Elle se revêtit elle-aussi.

- " Décidément, c'est toi Vénusia qui n'a rien compris ! " rétorqua Actarus exaspéré, en se retournant. Il la regarda droit dans les yeux et s'avança vers elle d'un pas décidé.

Vénusia : Je t'ai dit que...

Actarus : Vas-tu cesser tes caprices de gamine ?!! Regardes-toi !
Tu tiens à peine debout ! Je te ramène au ranch que tu le veuilles ou non !

Vénusia : Depuis quand t'inquiètes-tu pour moi ?! depuis quand ?! Actarus... !

Actarus : Comment oses-tu encore me poser une telle question ?!!
J'ai dû retarder notre départ de quelques heures pour venir te chercher en plein orage au milieu de nulle part !!!

Vénusia : Qu'est-ce que tu dis ...?

Actarus : Surprise, Vénusia ?! Pourtant tu as bien entendu !
A moins que... C'était le but recherché ? Auquel cas, ton plan a formidablement réussi !!!
Vénusia : Je te défends même d'y songer !
Tu aurais dû au contraire t'éviter cette peine ! Tu m'aurais facilité la tâche !

Actarus était cette fois hors de lui, il s'approcha de la jeune femme et lui saisit vigoureusement les poignets.

Vénusia : Qu'est-ce que tu fais ?!! Laisse-moi ! Je ne veux plus te voir !

Actarus : Vraiment ?! Regarde-moi droit dans les yeux et répète ces paroles...

Vénusia : çà suffit ! va t'en maintenant ... !

Actarus : Vas-y Vénusia !!! répète-le !

- " Sors d'ici !!!....Je t'en prie..... " répondit Vénusia d'une voix tremblante.

Actarus : Je te ramène au ranch ! Tu as besoin de te calmer avant de prendre ton avion !
Si tu ne coopères pas, j'emploierai la force ! je te porterai sur mon dos si nécessaire !
Allez ! Nous rentrons !

Vénusia : Tu n'oserais pas ?!

- " Je vais me gêner Vénusia ! Tu veux voir... " rétorqua Actarus. Il joignit le geste à la parole en saisissant de sa main la taille de la jeune femme.

Celle-ci terriblement vexée, opposa résistance d'un geste brutal. Mais dans la précipitation, ses jambes heurtèrent l'angle d'une table basse. Déjà affaiblie, Vénusia perdit l'équilibre.
Actarus voulut la rattraper mais la jeune femme, en s'agrippant à sa chemise pour tenter de se retenir, l'entraîna finalement dans sa chute.

Actarus et Vénusia se trouvaient maintenant tout deux à terre, pratiquement l'un sur l'autre.

- " Vénusia... "

- " Actarus... "

- " Je... Je suis désolé... J'espère que tu n'as rien ? "

- " Non... Je.... " répondit dans un murmure la jeune femme visiblement très troublée par la situation.

- " Je vais t'aider à te relever... " répondit Actarus tout aussi gêné, d'autant plus que la jeune femme le fixait intensément du regard. Il s'en trouva soudainement mal à l'aise.

A peine eut-il lâché le poignet de Vénusia que celle-ci, aussitôt, posa sa main crispée sur la nuque de celui-ci.

- " Vénusia... Que fais-tu ? "

- " Il n'y a que nous deux ici... Actarus " lui répondit-elle en l'attirant un peu plus vers son visage. Son regard restait plongé invariablement dans le sien, comme pour mieux le défier.

- " Vénusia... tu... "

- " C'est le moment de vérité... Si tu ne ressens rien pour moi... Quitte cette pièce sur le champs et ne reviens jamais... Actarus... Jamais... "

Actarus, comme tétanisé, ne bougeait pas. Ils étaient là, tous les deux, réunis dans la pénombre, allongés, les battements de leurs cœurs résonnaient de plus en plus fort à quelques centimètres à peine l'un de l'autre. Lequel battait le plus vite et le plus fort, nul n'aurait pu le dire.

On aurait dit que le temps s'était arrêté pour eux. La pluie avait cessé, on ne percevait que le bruissement de grands arbres environnants. La nuit était tombée telle une chape de plomb, peut-être pour mieux les isoler encore.
Les yeux d'Actarus n'avaient jamais été aussi bleus et ceux de Vénusia aussi noirs et profonds comme l'abîme. D'ailleurs Actarus paraissait déjà perdre pied, la main de Vénusia disparut tout à coup dans la chevelure de celui-ci et d'un geste ultime, elle le pressa davantage contre elle, leurs lèvres se rencontrèrent enfin.

Ils s'enlacèrent, la nuit leur appartenait.....





A Suivre...


Episode 4

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