Le soleil se levait à peine sur le ranch du " Boulot Blanc ". C'était la dernière journée
qu'Actarus et sa sœur Phénicia passeraient avec leurs amis avant leur retour sur Euphor,
située dans la Nébuleuse de Véga..
Phénicia se rendit jusqu'à la chambre de Vénusia et frappa à la porte.
- " Vénusia... C'est moi, Phénicia... ".
- " Tu peux rentrer... " répondit Vénusia, assise sur le bord de son lit. Elle contemplait
le lever du soleil.
- " Bonjour Vénusia... Je sais qu'il est encore très tôt mais je m'inquiétais pour toi,
je voulais savoir comment tu allais ce matin. "
- " Vous vous êtes inquiétés pour moi ? " demanda Vénusia.
- " Mais quelle question ! N'en doute pas ! il fallait voir Actarus ! Il était fou
d'inquiétude ! Jamais, nous ne serions partis sans t'avoir retrouvée ...
Tu as pu dormir un peu ? Tu étais si faible lorsqu'il t'a ramenée au ranch au beau
milieu de la nuit. "
- " Actarus ? Il m'a ramené... " murmura Vénusia d'un air dubitatif.
- " Tu ne t'en es même pas rendu compte, tu dormais paisiblement ! " lui répondit Phénicia,
quelque peu amusée par l'attitude singulière de son amie.
- " Je dormais... ? Et ... est ce qu'il vous a dit quelque chose en particulier ? "
- " Tu le connais. Il n'est pas très affable ! Il nous a juste dit que tu avais fait
un malaise. Vous avez pu parler un peu ? " insista Phénicia.
- " En quelque sorte... " balbutia t-elle.
- " Tu es sûre que çà va ? Tu as l'air bizarre... Vénusia. "
- " J'ai l'impression que... Comment dire... ? Tout s'embrouille dans ma tête...
Je me demande ce qui est réel et ce qui ne l'est pas... Enfin, Phénicia ! Pourquoi
me fixes-tu ainsi .... ? " répondit-elle en détournant son visage.
- " Pardon ! C'est instinctif... Euh... Tu n'as pas encore récupéré, tu as les traits
tirés... Tu devrais essayer de dormir encore un peu. Et ta jambe ? Elle te fait
souffrir ?"
- " Ma jambe... ? " demanda Vénusia quelque peu distraite et incrédule.
Phénicia : Regarde ton mollet ! tu as un superbe hématome !
Vénusia jeta aussitôt un coup d'œil anxieux sur son mollet droit, celui-ci, en effet,
était
meurtrie. Elle ressentie d'ailleurs une douleur vive lorsque ses doigts l'effleurèrent.
- " Oh mon dieu.... ! Je me souviens... Je me suis cognée et j'ai chuté... " Vénusia
s'arrêta net. Elle comprit que tout ce qui s'était passé la veille n'était pas le fruit
de son imagination.
Phénicia : Vénusia ! tu n'as vraiment pas l'air dans ton assiette... Tu as besoin de repos.
Vénusia : Où est-il ?
Phénicia : Qui ?
Vénusia : Actarus ! Il faut que je le vois.
Phénicia : Il est au Centre avec le Professeur Procyon...
Vénusia bondit de son lit, enfila son peignoir et se précipita vers la porte.
Phénicia : Attends ! Vénusia ! Ne cours pas comme çà ! tu es encore faible !
Vénusia n'entendait plus, elle était déjà sortie du ranch. Elle courait à perdre haleine
et se dirigeait vers le Centre, pieds nus et en chemise de nuit avec juste un léger
peignoir sur le dos.
- " Actarus ! Il faut que je te parle... Attends-moi ! " répétait-elle inlassablement.
* * * * *
Au bout de quelques minutes, elle entra dans les couloirs du Centre de Recherches Spatiales.
Essoufflée, elle ouvrit la porte du bureau du professeur Procyon sans même se faire annoncer.
Celui-ci, ne put s'empêcher de sursauter.
Pr. Procyon : Vénusia ?!...............Mais...........
Vénusia : Actarus !............Où est-il ?!..............Je ne le vois pas.........
Pr.Procyon : Vénusia... Mais enfin, que fais-tu ici ?... et dans cette tenue ?!
- " Je... je... Professeur... excusez-moi. Je suis vraiment confuse.... " balbutia la
jeune femme. Ses joues s'empourprèrent aussitôt.
Pr.Procyon : A vrai dire, j'étais perdu dans mes pensées lorsque tu as fait
irruption et...
Vénusia : Pardonnez mon comportement, Professeur... Je suis désolée...
Ne me dîtes pas que j'ai manqué Actarus .....................?
Pr.Procyon : De quelques minutes... Il est parti avec Alcor pour tout te dire.
Vénusia : Où sont-ils allés ? Je dois le retrouver, Professeur...
Pr.Procyon : Pour commencer, mon p'tit... tu devrais te ménager et reprendre ton
souffle...
Vénusia : Professeur ! Pourquoi le laissez-vous partir ainsi ?!!
Pourquoi ne lui demandez-vous pas de rester... Vous, il vous écouterait...
Pr. Procyon : Je n'ai pas le droit de lui demander une telle chose... Vénusia.
Actarus a vécu des choses effroyables et traumatisantes avant de pouvoir se réfugier sur
la Terre... Il était profondément meurtri dans son cœur et dans sa chair quand je l'ai
recueilli. Moi seul, fut le véritable témoin de sa souffrance. J'ai dû l'arracher jour
après jour, nuit après nuit à ses cauchemars les plus noirs qui le hantaient... et le
rongeaient insidieusement...
Ses blessures ne sont pas toutes cicatrisées, il a besoin aujourd'hui de retrouver
ses terres natales, afin de pouvoir exorciser son passé. C'est en reconstruisant Euphor
et son royaume qu'il parviendra à se reconstruire lui-même...
Bien-sûr, cette séparation nous déchire tous, je ne le sais que trop... Mais Actarus et
Phénicia vont repartir, portés par notre affection et notre amour pour mieux nous revenir
encore plus forts... Ils ont perdu les leurs et nous sommes à jamais leur unique famille,
nous nous devons de les soutenir...
Vénusia : Pardonnez mes paroles... Je sais que vous avez raison...
Pr.Procyon : Cela ne m'empêche nullement de comprendre et de partager ta souffrance...
D'ailleurs, je ne te cacherai pas qu'Actarus et moi, sommes assez préoccupés par ton état
de santé physique et psychologique dernièrement...
Tu as lutté avec un courage exemplaire pour la paix et la survie de notre planète.
Vénusia : J'avais tellement peur qu'Actarus ne revienne pas de toutes ces batailles
qu'il a menées pour nous...
Pr.Procyon : Vénusia... Actarus m'a parlé de ton projet d'études aux Etats-Unis.
Vénusia : Vraiment ? Professeur... je...
Pr.Procyon : Je sais... Vénusia. Tu l'envisageais comme un échappatoire, n'est-ce pas ?
Cependant, je suis certain que tu ne manquais pas de motivations et que tes objectifs
étaient louables...
Vénusia : J'aime profondément le travail que nous accomplissons ici à vos côtés.
Mais j'étais tellement mal ces derniers temps... aucun endroit n'aurait été suffisamment
éloigné... Pourtant, je réalise combien j'ai besoin de vous tous...
Pr.Procyon : Ta réaction est humaine. Nous gérons tous nos émotions de manières
différentes... Pour autant, ton idée n'était pas dénuée de tous sens.
J'ai une proposition à te faire Vénusia...
Vénusia : Une proposition ? Laquelle, Professeur ?
Pr.Procyon : Alcor va prendre une part de plus en plus importante à l'activité de ce
Centre.
Je vais faire de lui mon bras droit... Quant à moi, j'ai l'intention de me concentrer
désormais à l'étude de la nébuleuse de Véga où se situe Euphor, par l'intermédiaire des
données que me communiquera Actarus.
Et c'est là que tu pourrais jouer un rôle...
Vénusia : Moi ? Continuez Professeur...
Pr.Procyon : Je vais demander la création d'un poste supplémentaire à notre Ministère.
Officiellement, ce sera un poste de stagiaire dont la formation de base, complétée par un
cycle universitaire, sera assurée en partie par mon équipe : Messieurs Antarès, Cochyr et
Argoli...
Le poste en question consistera la plupart du temps à gérer les communications avec Euphor.
Vénusia : ... où voulez-vous en venir Professeur ?
Pr.Procyon : Actarus m'a suggéré de te recommander pour ce poste de stagiaire. C'est
son idée... et je l'approuve entièrement.
Vénusia : Il m'a choisi... ? Je n'arrive pas y croire...
Pr.Procyon : Tu seras notre intermédiaire à tous.
Vénusia : Cette proposition me comble de bonheur, Professeur. Sachez, que je donnerai le
meilleur de moi-même pour être digne de vous et de votre équipe... Je ne vous décevrai pas !
Vous avez ma parole.
Pr.Procyon : Je n'en doute pas une seconde, mon p'tit ! Tu as largement fait tes
preuves...
Tu n'as jamais déméritée... Nous sommes tous fiers de toi, Vénusia !
Vénusia : Merci Professeur... Vos paroles me sont d'un immense réconfort...
Pr.Procyon : C'est un nouvel horizon qui s'ouvre pour nous tous, j'en suis convaincu...
Vénusia... Es-tu prête toi-aussi à te libérer des fantômes du passé et entamer à nos côtés
une nouvelle aventure ?
Vénusia : Oui, Professeur ! Je suis prête !
Pour l'amour d'Actarus, je n'abandonnerai jamais... !